lundi 18 février 2013

De bons présages - Neil Gaiman, Terry Pratchett

Ils en ont bien discuté et ils ont fini par tomber d’accord sur une date. La fin du monde est pour bientôt et l’arrivée de l’Antéchrist est déjà programmée... Dieu et Satan ne sont pas finalement si ennemis que ça ! 
C’est du moins ce que se plaisent à penser deux de leurs serviteurs, Aziraphale et Rampa.
Le premier au service du bien, le second au service du mal.
Ils se côtoient depuis tellement longtemps [environ 4000 ans, ce qui, avouons-le, laisse pas mal de temps pour développer une amitié curieuse et contre-nature] qu’il ne sont finalement pas si emballés que ça à l’idée de déclencher l’apocalypse.
C’est pourtant leur boulot et ils s’y résignent, mais leur attachement à l’humanité reste assez profond. 
Aziraphale, par exemple, tient une petite librairie d’ouvrages anciens. Il aime tellement les livres qu’il répugne à s’en séparer et ne les vend quasiment jamais.
 Rampa, lui, se plaît à conduire une Bentley noire de collection et lance des "Bye" en lieu et place des traditionnels "Gloire à Satan".
 Depuis que le monde est monde [c’est-à-dire, comme on l’apprendra, depuis 4004 ans et 15 minutes], Aziraphale et Rampa font le bien et le mal, en oubliant parfois qui a fait quoi. L’autoroute M25 [l’équivalent de notre périphérique parisien] est une très belle réussite de Rampa, tout comme les parcmètres, bien qu’il soupçonne Aziraphale d’en être co-responsable.
 Lorsque l’antéchrist arrive [sous forme d’un bébé apparemment normal], une regrettable méprise le fait atterrir chez la famille Young. Les deux anges [l’un déchu, l’autre pas] remplissent leur mission à leur manière auprès d’un autre enfant avant de s’apercevoir de l’erreur. Dés lors, plutôt embarrassés quant à la réaction de leurs patrons respectifs, ils vont tenter de remettre de l’ordre dans tout ça, d’autant que les prémisses de l’apocalypse commencent à se faire violemment ressentir [remontée de l’Atlantide et pluies de poissons, entre autres].
 Si la quatrième de couverture l’annonce comme "désopilant" et "hilarant", De bons présages est en fait beaucoup plus subtil que ça. Gaiman et Pratchett s’en donnent à coeur joie sans jamais tomber dans l’humour facile et la grosse farce franchouillarde.
On retrouve ainsi le flegme britannique, cher à de nombreux auteurs, qui donne un ton décalé et divertissant. En conséquence, le livre reste crédible et drôle, tout en présentant quantité depersonnages attachants.
 Une vraie réussite pour un roman qui vaut largement le détour.
Ce livre m'a énormément aidé à me sentir bien pendant l'épreuve qu'a été ma greffe.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire