Il est des films qui me font venir les larmes aux yeux dès les premiers instants. Peut-être parce que je pense déjà à la joie ou la tristesse du dénouement, parce que la magie ou la nostalgie qui y réside me touche...
La plupart des films d'Hayao Miyazaki et des studios Ghibli en général me font cet effet-là. Dans ces films, c'est bien souvent la nostalgie avant la magie qui me touche. D'après moi, c'est le sentiment le plus puissant qui transparaît dans les oeuvres Ghibli.
Porco Rosso regrette les débuts de l'aviation avant la guerre, quand il était encore un homme. Il veut faire revivre ce bel âge, chez Gina, à l'Adriano. La scène où elle chante "Le temps des cerises" m'a marqué. Les paysages magnifiques de l'adriatique...
Kiki quitte sa campagne si simple, accueillante pour la ville si inhospitalière où la jeune sorcière est mal vue, étrangère sans ses parents. Heureusement, elle rencontrera Osono la boulagère, Tombo le jeune fou d'aviation, Madame la vieille aristocrate qui cuisine encore dans son vieux four et Ursula la jeune peintre de la forêt. Qui pourrait encore de nos jours ouvrir sa porte et offrir son amitié à une inconnue? Qui pourrait vivre dans une cabane au fond des bois pour peindre? Ce film incarne une simplicité de vivre qui existait dans les années 50-60 en France, une solidarité qui n'existe plus aujourd'hui... Trop de méfiance de nos jours, d'égoïsme...
De même, dans Totoro, une campagne simple sans gadgets, internet, surconsommation... Des voisins toujours prêts à rendre service, des paysages non-urbanisés à outrance, la campagne illimitée où l'on pouvait jouer sans restriction quand on était petit. Une simplicité de vie, une vraie vie où l'on cultive un beau jardin sans pesticides, où l'on vit de manière presque autonome, on n'y est pas écrasé par le poids de la société, de l'humanité... J'aimerais vivre dans un endroit comme ça car bien que je vive dans un petit village, il y a des voisins très proches que je n'ai jamais rencontré, qui ne se soucient pas de la vie du village... Des guerres intestines à la Mairie qui déchirent le village en deux, des commérages, des frais toujours plus élevés pour se chauffer, pour vivre... Dans notre société de maintenant, on nous apprend à avoir peur de l'autre, on ne peut plus vivre libre, la société nous rattrape toujours. Même dans une cabane au fond des bois, c'est interdit, dans une yourte en accord avec la Nature ou ses convictions. Il faut toujours se justifier de tout, de la paperasse toujours...
Le film qui me fait perler la larme à l'oeil tout de suite, c'est Pompoko d'Isao Takahata. Une meute de Tanukis voit sa forêt détruite par l'urbanisation à outrance des humains. Grâce à leurs pouvoir de transformation, d'illusion, ils essairont de faire peur aux humains pour cesser la destruction de la Nature. Beaucoup périront, d'autres partiront... Dans un dernier sursaut de volonté, les derniers Tanukis montreront aux humains ce qu'était la campagne avant qu'ils ne la détruisent. Les bulldozers fleurissent, des champs et des forêts réapparaissent là où il n'y a plus désormais que des lotissements. Une femme, les larmes aux yeux (moi aussi) voit sa mère décédée travailler dans les rizières de son enfance là où il y avait un instant plus tôt des barres d'immeubles. Au final, les Tanukis transformistes devront vivre dans la sociétés métamorphosés en humains à l'instar des Kitsunés. Quand à ceux qui n'ont pas ce pouvoir, ils devront s'adapter en fouillant les poubelles et en vivant dans les quelques espaces verts encore existants.
Un film que je trouve extrêmement triste dans son message même s'il finit sur une touche d'espoir écologique. Espérons qu'il marquera les jeunes générations et qu'ils en tireront les leçons...
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