vendredi 4 mai 2012

Michael Moorcock - le nomade du temps

Le Seigneur des airs
Soldat de Sa Majesté en mission au Kumbalari, un Etat limitrophe du Tibet, le capitaine Oswald Bastable survit à un tremblement de terre pour se retrouver inexplicablement projeté depuis 1902 dans le futur : un 1973 alternatif où les dirigeables des Grandes Puissances imposent une paix forcée à l'ensemble du monde. Mais la révolte gronde et, guidé par la mystérieuse Una Persson, Bastable va devoir interroger ses certitudes pour choisir le bon camp; un choix qui pourrait le conduire à errer sans fin à travers le multivers, à visiter mille destinées possibles d'un siècle de sang. Avec Le nomade du Temps, qui préfigurait une bonne partie du mouvement steampunk, l'auteur d'Elric le nécromancien nous offrait une nouvelle déclinaison de son Champion Eternel, cette fois confronté aux guerres idéologiques du XXe siècle. Réflexion, aventure et rebondissements sont donc au rendez-vous.

 Le Léviathan des terre
 Le capitaine Oswald Bastable, brillant officier de l'Armée des Indes, victime d'une dangereuse drogue indienne, se trouve projeté dans l'avenir. Au 20ème siècle, très précisément. Pas n'importe quel 20ème siècle. Rien à voir avec la pollution, le marché commun, les Nations Unies, la crise du Moyen-Orient, les pluies impôts, etc. Non. Un 20ème siècle où le plus léger que l'air a triomphé et qui vit en paix... jusqu'à l'heure où se manifeste O'Bean, le sorcier chilien. Rien ne trouble encore l'harmonie raciale dans une Afrique du Sud gouvernée par Gandhi mais, au coeur du continent, l'Attila Noir se prépare à envahir le monde. Les hordes de ses guerriers écrasent la flotte nippo-australienne avant de déferler sur l'Amérique. Une Amérique régie par le Ku-Klux-Klan qui voit se dresser au-dessus de Washington, le Léviathan des Terres, un formidable rocher de Gibraltar monté sur chenilles. Michael Moorcock, dans cette ahurissante ssuite du Maître des airs a réglé quelques comptes brûlants tout en libérant sa fantaisie et son humour le plus féroce.

 Le Tsar d'acier
 Rome tonne, Londres gronde, c'est la fin du monde. Ballotté d'un repli temporel à l'autre, Oswald Bastable est projeté en 1941, pendant la Grande Guerre. La Troisième Flotte du Japon anéantit Singapour, fracassant pour toujours le rêve utopique de l'Angleterre. Mais Bastable, ce mélange de Rip van Winkle et du Hollandais Volant mâtiné de Juif Errant, a déjà connu trois variantes de notre monde. À chaque fois, il a été témoin du plus épouvantable holocauste : ce n'est pas forcément l'Apocalypse. La paix peut revenir. Faire tout sauter et recommencer à zéro peut être une bonne idée. Le Tsar d'acier — un ancien pope à tendances messianiques dont le vrai nom est Joseph Vissariono-vitch Djougatchivili — va nous arranger tout ça. Son surnom lui vient de l'antique casque métallique qui lui masque le visage. On le soupçonne de ne pas être un homme, mais une sorte d'automate. Peu importe, il a de si belles idées pour le monde ! Non, le plus étonnant, c'est qu'à son bras, Bastable retrouve la belle Una Persson. L'aventure continue, plus fantastique que jamais. Si Michael Moorcock est un maître du roman d'aventures, c'est parce qu'il a, bien sûr, toute l'imagination nécessaire, et même un peu plus : pour le souffle épique et l'ampleur visionnaire, on ne fait pas mieux. Il n'est à l'aise que dans des univers décadents et baroques, prophète d'une fin du monde goguenarde et bariolée.

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