C'était tout près d'une petite mare où naissent des têtards, à côté d'une clairière à peine éclairée, que j'aperçus cet être sorti de nulle part. Ses cheveux semblaient rire toute la journée et ses yeux étaient entre deux: tantôt tristes, tantôt joyeux. Son visage avait les traits d'un dessin d'enfant, posé en plein milieu d'une feuille de papier froissé, débordant sur les côtés, vif, creusé , si présent que l'on pouvait presque deviner le son de sa voix, et puis ces petites éclaboussures rousses posées là, sur le nez, et aussi ces deux traits noirs au-dessus de ses yeux comme s'ils servaient de rideaux qui se dépliaient à l'instant où le sommeil faisait son entrée. Il s avança vers moi presque à reculons ; on aurait dit un grand papillon qui essayait de se faire passer pour un caméléon.
Zoé nous raconte sa rencontre avec Zig. Son souvenir presque hors du temps nous entraîne dans un moment de pure poésie. Zig, l’ami imaginaire d’un instant, celui avec qui l’on voudrait tout partager et avec lequel on fait un petit bout de chemin. Zig nous laissera une empreinte tout en douceur, pour que l’on n’oublie pas que chaque minute qui s’écoule peut devenir magique.
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